Comment se protéger des infections sexuellement transmissibles ? Le dépistage, qui peut être ponctuel ou régulier selon votre activité sexuelle, est la clé pour les soigner rapidement mais aussi pour éviter qu’elles se propagent davantage.
Syphilis, Papillomavirus humain (HPV), hépatite B et C, herpès génital, chlamydiose, mycoplasmes, trichomonas, blennorragie gonococcique (aussi appelée chaude pisse) : ces infections sexuellement transmissibles (IST) sont de plus en plus fréquentes. Si elles se traitent assez facilement lorsqu’elles sont détectées tôt, elles peuvent avoir une réelle incidence sur la santé lorsqu’elles ne le sont pas.
Ces infections se transmettent lors d’un rapport sexuel non protégé, qu’il soit anal, vaginal ou oral. Une simple fellation sans protection peut parfois permettre leur transmission. Par ailleurs, un traitement VIH ne vous protège pas des IST, tout comme il ne protège pas votre partenaire : il empêche seulement la transmission du VIH. C’est également le cas de la PreP.
Si certaines IST sont faciles à reconnaître pour leurs symptômes évocateurs, toutes n’entraînent pas de signes visibles. C’est pourquoi il est important de ne pas attendre de ressentir un problème pour se faire dépister. Un diagnostic précoce permet en effet de traiter facilement une IST et de réduire le risque de transmission. En revanche, si elle n’est pas dépistée à temps, elle peut entraîner de réelles complications.
Quand il faut se faire dépister en urgence pour une éventuelle IST
D’où l’intérêt de se faire dépister régulièrement, en fonction de votre activité sexuelle (tous les 3, 6 ou 12 mois par exemple). En plus, voici quelques circonstances qui doivent vous conduire à demander un test de dépistage :
- Si vous avez des relations sexuelles non protégées avec un nouveau partenaire
- Si le préservatif craque pendant un rapport
- Si vous avez un partenaire régulier et souhaitez arrêter le préservatif
- Si vous avez utilisé une seringue usagée
Si les symptômes suivants apparaissent, consultez sans attendre un médecin ou un gynécologue :
- Brûlures et/ou écoulements par la verge, le vagin ou l’anus, fièvre
- Douleurs au bas-ventre
- Brûlures en urinant
- Petits boutons douloureux sur les organes génitaux, l’anus ou la bouche
- Démangeaisons localisées sur les parties génitales
Mais attention, certaines IST peuvent rester très longtemps silencieuses… C’est pourquoi un dépistage régulier est important, même si vous n’avez aucun symptôme.
Où et comment passer les tests de dépistage des IST ?
Votre médecin traitant, votre urologue ou votre gynécologue peut vous délivrer une ordonnance, afin de réaliser un check-up complet et de dépister une éventuelle IST. Vous pouvez demander que cette ordonnance soit renouvelable : vous pourrez ainsi très facilement faire des tests dès que vous le penserez nécessaire, et en tout cas si votre vie sexuelle vous conduit à prendre des risques une ou plusieurs fois…
Ces tests peuvent se dérouler en laboratoire privé ou public (en ville ou à l’hôpital), sur présentation d’une ordonnance. Notez que certains laboratoires acceptent de réaliser ces tests sans ordonnance mais le coût du test sera alors à votre charge.
Où faire un dépistage des IST gratuit et sans ordonnance ?
Pour vous faire dépister sans demander une ordonnance à votre médecin, vous pouvez vous rendre dans un CeGIDD : ces centres d’information, de dépistage et de diagnostic proposent un dépistage gratuit de l’hépatite B et des autres IST.
Connus pour répondre aux questions de contraception, les centres de planification et d’éducation familiale ou centres de planning familial proposent également le dépistage gratuit des IST.
Enfin, les Centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) peuvent également proposer ces tests gratuitement.
Zoom sur les Tests rapides d’orientation diagnostiques (TROD)
Des associations peuvent également vous proposer de réaliser un TROD : ce Test Rapide d’Orientation Diagnostique permet de détecter la présence des anticorps du VIH mais aussi du VHC, le virus de l’hépatite C, et du VHB, le virus de l’hépatite B. Attention : ces tests ne détectent que les prises de risque ayant eu lieu plus de trois mois avant le test. Si, par exemple, vous avez pris un risque le 1er janvier, il faut donc attendre le 1er avril avant de réaliser un TROD dont le résultat sera fiable.
Si vous souhaitez réaliser le test plus rapidement après une éventuelle prise de risque, préférez le dépistage réalisé par une prise de sang. Les résultats sont fiables dès 6 semaines après l’exposition potentielle à une IST.
Les tests rapides (TROD) sont fiables à 99 %. Cependant, ils ne suffisent pas à établir un diagnostic. Si votre test revient positif à l’hépatite B ou C, il vous faudra le confirmer par une prise de sang en laboratoire ou dans un centre de dépistage. En revanche, si le test est négatif, vous n’aurez pas besoin de le faire confirmer par un autre test.
Comment se déroulent les tests de dépistage ?
Cela dépend de chaque IST. Certaines IST se dépistent facilement par un simple examen clinique : le médecin vous ausculte et constate les signes d’une éventuelle infection. Mais dans la plupart des cas, un prélèvement biologique est nécessaire.
- La blennorragie à gonocoque se dépiste à l’aide d’un prélèvement à l’entrée du vagin pour la femme et au bout du pénis chez l’homme. Une simple analyse d’urine peut parfois suffire.
- La chlamydiose est détectable grâce un prélèvement à l’entrée du vagin pour les femmes. Pour les hommes, le dépistage consiste à recueillir des urines ou un prélèvement à l’entrée de l’urètre.
- L’hépatite B (VHB) se détecte par l’analyse d’un échantillon de sang.
- L’herpès génital se dépiste grâce à l’examen clinique des lésions : un prélèvement pourra être nécessaire pour confirmer le diagnostic.
- Les infections à mycoplasme peuvent être dépistées à l’aide d’un prélèvement local.
- Le papillomavirus (HPV) est dépisté lors d’un frottis ou grâce à un examen clinique si des condylomes génitaux se sont développés.
- La vaginite à trichomonas peut être facilement dépistée à l’aide d’un examen gynécologique. Ses signes sont en effet assez évocateurs : sensation de brûlure, démangeaisons, douleurs lors des rapports sexuels, pertes vaginales abondantes et malodorantes.
Si vous avez un doute, parlez-en dès que possible avec votre médecin ou rendez-vous dans un centre de dépistage proche de chez vous.