Le traitement contre le VIH est-il compatible avec l’hormonothérapie ? Si les données sont encore peu nombreuses sur le sujet, on sait que le taux d’hormones féminisantes peut être impacté par les antirétroviraux. Mais des solutions existent pour équilibrer et optimiser les traitements.
Les personnes transgenres figurent parmi les communautés plus affectées par le VIH, à commencer par les femmes. Selon l’ONUSIDA, les femmes transgenre ont en effet cinquante fois plus de chance d’être touchées par le VIH et, dans le monde, une femme transgenre sur cinq vit avec le virus.
L’hormonothérapie n’affaiblit pas l’efficacité des ARV
Derrière ces chiffres, une nouvelle rassurante cependant : selon les études, l’hormonothérapie n’est pas particulièrement risquée en présence du VIH. Elle n’impacte pas l’efficacité des traitements ARV. En revanche, il est particulièrement indiqué d’être bien suivi médicalement et d’informer votre médecin endocrinologue de votre statut sérologique.
Les ARV pourraient réduire le taux d’hormones féminines
Les études sur le sujet du VIH chez les personnes transgenre sont malheureusement peu nombreuses. Cependant, il semblerait que les traitements hormonaux visant à masculiniser n’aient pas d’interaction avec les traitements ARV.
En revanche, les données disponibles montrent que l’œstrogénothérapie (et tout traitement hormonal visant à féminiser le corps) présente certains risques pour les personnes vivant avec le VIH. Certains médicaments utilisés dans le traitement du VIH ont pour effet de diminuer le taux d’œstrogènes et d’autres hormones féminines utilisées en hormonothérapie. Dans certains cas, les effets féminisants de ces hormones sont supprimés et certaines caractéristiques masculines réapparaissent (pilosité, érections fréquentes et perte de poids).
Consulter un endocrinologue pour ajuster les traitements
Ceci dit, ces interactions entre traitements ARV et hormonothérapie ne sont pas une fatalité. Quelle que soit votre situation actuelle, il est fondamental de poursuivre votre traitement antirétroviral.
L’automédication qui consiste à s’administrer soi-même une dose d’hormones féminisantes est à bannir absolument, que l’on vive avec le VIH ou pas.
Consulter un endocrinologue est la meilleure stratégie à adopter : il pourra adapter les dosages respectifs de vos traitements (ARV et hormones) afin qu’ils soient à la fois efficaces et sains.
Ce bon équilibre permettra de soutenir votre transition ou de la maintenir. L’avis d’un expert sur le sujet permettra également de limiter au maximum les effets d’indésirables des traitements, à commencer par les risques cardiovasculaires et les troubles métaboliques.
Si vous avez des questions, des inquiétudes sur le sujet, vous pouvez également vous tourner vers des associations dédiées aux personnes transgenre, parmi lesquelles Acceptess-T. Elles vous orienteront vers les professionnels de santé qui pourront vous aider. Elles vous permettront également, si vous en ressentez le besoin, de rencontrer des personnes confrontées aux mêmes problématiques que vous : l’expérience des autres ne vaut pas forcément pour tous, mais elle peut vous mettre sur une piste et vous fournir de précieuses informations. Par ailleurs, notre annuaire de contacts comprend également les coordonnées des médecins endocrinologues sensibilisés sur les questions liées aux interactions entre les traitements hormonaux et le VIH : n’hésitez pas à les consulter.