Que l’on soit ou non en couple au moment du diagnostic, la question de la révélation de son statut sérologique à un partenaire sexuel finit toujours par s’imposer. Faut-il le dire tout de suite ? Attendre ? Garder l’information pour soi ? Si cette décision est très personnelle, voici quelques éléments pour prendre votre décision.
L’annonce du statut sérologique aux partenaires sexuels est une grande question et même un grand défi. En France, aucune loi ne vous oblige à révéler que vous vivez avec le VIH.
En revanche, si vous transmettez le virus lors d’un rapport sexuel non protégé à une personne qui ignore votre statut sérologique, alors que vous connaissez votre situation, vous pouvez être poursuivi en justice. En effet ces dernières années, plusieurs personnes ont été condamnées à des peines financières et de prison : entre 130 000 et 230 000 € d’indemnisation et plusieurs années de prison, ferme la plupart du temps.
En Suède, le médecin est tenu, lorsqu’il découvre une séropositivité, d’en informer les partenaires de son patient. Dans certains États américains et certaines provinces canadiennes, c’est le patient qui est tenu, légalement, de le dire à ses proches. Mais en France, donc, aucun texte de loi ne vous oblige à partager cette information dès lors que vous prenez toutes les précautions pour ne pas transmettre le virus.
Pour de plus amples renseignements sur ce sujet, nous vous invitons à consulter notre rubrique Sérophobie.
Annonce aux enfants
Si votre charge virale est indétectable
Mais, comme vous le savez, si vous suivez un traitement et que votre charge virale est indétectable, il n’y a aucune chance de transmettre le virus à votre partenaire. Cependant, si vous avez des rapports avec des hommes ou des femmes que vous connaissez depuis peu, il reste vivement conseillé de vous protéger. Car si vous ne pouvez pas transmettre le virus, vous risquez toujours d’être contaminé par une autre infection sexuellement transmissible. Elle pourrait nuire à votre santé mais aussi à celle de votre éventuel partenaire stable.
Si votre charge virale est détectable
Si, en revanche, votre charge virale n’est pas sous contrôle, l’utilisation du préservatif et du lubrifiant à chaque rapport doit rester la règle absolue. En cas d’accident (si le préservatif se déchire par exemple), votre partenaire pourra bénéficier d’un traitement post-exposition. Viendrait alors nécessairement le moment où vous devrez lui parler de votre statut sérologique, ce qui peut s’avérer difficile.
Avoir le VIH et continuer à vivre
Révéler votre statut sérologique à votre partenaire de vie
Parler de votre séropositivité à votre partenaire ne sera peut-être pas chose aisée et le choix de le faire ou non n’appartient qu’à vous, en tout cas dès lors que votre charge virale est indétectable et le reste. Si vous êtes en couple avec une personne séronégative et que cette relation s’annonce durable, il peut être opportun de lui en parler. Votre partenaire pourrait se révéler un excellent soutien dans les différents aspects de votre vie.
Warriors contre la sérophobie
Dire ou ne pas dire, ils ont fait leur choix
Julien a choisi de ne jamais informer ses partenaires. « Déjà, avant, j’avais toujours peur d’être rejeté, alors là… Je suis indétectable, donc je ne fais courir aucun risque aux hommes avec qui je couche. Pourquoi leur dire ? »
Manuel a une autre vision des choses : « En général, je vois la personne une première fois sans coucher et si le courant passe et que je me sens en confiance, je lui en parle la deuxième fois qu’on se voit. En tout cas, si on veut le dire, il faut le faire avant d’avoir un rapport sexuel. Après, c’est très mal pris. Mais à ce niveau-là, il n’y a pas de ligne de conduite. A partir du moment où l’on n’est plus contagieux, chacun fait comme il veut. »
Solène, mariée, deux enfants, a eu du mal à franchir le pas mais aujourd’hui ne regrette rien : « Au départ, je n’ai pas voulu révéler ma séropositivité au VIH, parce que je savais que ça pouvait poser problème, alors je me suis concentrée sur mes études d’infirmière. J’ai fini par tomber amoureuse d’un garçon et j’ai eu peur qu’il me rejette, mais j’ai dû lui dire, je ne peux pas vivre dans le mensonge. Il m’a fallu trois mois pour lui révéler mon état, mais à ma grande surprise, sa réaction a été bien meilleure que ce que j’espérais. Il est resté séronégatif au VIH et c’est le meilleur mari et le meilleur père pour mes enfants que j’aurais pu espérer. Quand vous bénéficiez d’un tel soutien, vous pouvez vivre en bonne santé et même oublier le VIH ! »