On peut vivre avec le VIH et devenir parent sereinement ! Non seulement parce que votre espérance de vie est comparable à celle d’une personne séronégative, voire même supérieure grâce à un meilleur suivi médical, mais aussi parce que les risques de transmission du virus de parent à enfant sont minimes. Voici ce qu’il est intéressant de savoir avant de vous lancer dans cette aventure.
Vivre avec le VIH et devenir mère est désormais possible en toute sécurité. D’abord parce que la grossesse n’aggrave pas l’évolution de l’infection par le virus. Ensuite parce que dès lors qu’une femme suit un traitement ARV et que ce traitement est efficace, le risque de transmission du VIH à son bébé est quasi-nul. En clair : si votre charge virale est indétectable dans les six mois précédant votre grossesse et qu’elle le reste jusqu’à l’accouchement, votre bébé ne sera pas porteur du VIH.
Être enceinte et séropositive sous traitement ARV
Informer votre médecin de votre désir de grossesse est l’une des premières choses à faire. Il s’assurera que votre taux de CD4 et votre charge virale sont bons et vérifiera que votre traitement est bien compatible avec une grossesse. Certaines molécules sont en effet contre-indiquées pour les femmes enceintes parce qu’elles présentent, dans de rares cas, un risque de toxicité pour le fœtus. L’adaptation de votre traitement sera donc peut-être nécessaire : votre médecin le remplacera par un traitement compatible avec la grossesse, choisi en fonction des thérapies déjà reçues et du profil de résistance du VIH.
Être enceinte et séropositive sans traitement ARV
Vous ne suiviez pas de traitement avant de tomber enceinte ou avez découvert votre séropositivité pendant votre grossesse ? Un protocole préventif permettra de réduire presque à néant les risques de la transmission du VIH à votre bébé : il consiste généralement à vous administrer un traitement ARV à partir du troisième trimestre de grossesse et lors de l’accouchement.
Quelle que soit votre situation concernant les traitements ARV, vous serez, durant toute votre grossesse, suivie très régulièrement. Lors des consultations mensuelles, votre médecin procèdera à des analyses biologiques complémentaires.
A sa naissance et pendant les premiers mois voire les premières années de sa vie, votre bébé bénéficiera lui aussi d’un suivi rapproché.
Plus que jamais pendant votre grossesse, il sera important de suivre votre traitement. N’oubliez pas de parler avec votre médecin des effets secondaires des médicaments ou des maux de grossesse qui peuvent vous empêcher de bien suivre votre thérapie antirétrovirale.
Couples séro-différents : quand votre partenaire est séronégatif
Si votre partenaire est séronégatif et que votre charge virale est indétectable, le risque de lui transmettre le virus est nul. Vous pouvez concevoir votre enfant avec votre partenaire en toute sécurité.
Couples séro-différents : quand le futur papa est séropositif
Vous vivez avec le VIH et souhaitez devenir papa ? Sachez tout d’abord que, si la future maman est séronégative, que vous prenez correctement votre traitement et que votre charge virale est indétectable, vous ne pouvez pas transmettre le virus à votre partenaire. Vous pouvez donc envisager de concevoir cet enfant naturellement.
Si, cependant, vous ou votre médecin estimez qu’il faudrait prendre des précautions supplémentaires, vous pouvez envisager de recourir à la procréation médicalement assistée. Il faut savoir que le virus ne se trouve pas dans les spermatozoïdes eux-mêmes. En revanche, ses traces minimes peuvent se trouver dans le liquide séminal. Ces traces ne sont pas suffisantes pour transmettre le virus à votre partenaire. Mais par sécurité, le sperme peut être « lavé » une fois recueilli : les spermatozoïdes mobiles sont séparés des autres composants séminaux. Une fois « lavés », les spermatozoïdes peuvent donc être injectés en toute sécurité dans le vagin ou utilisés dans le cadre d’une fécondation in-vitro.
Pour accompagner des personnes concernées par le VIH dans leur projet d’enfant, les centres d’Assistance Médicale à la Procréation doivent disposer d’un agrément : ils sont une vingtaine actuellement.
Problèmes de fertilité : le recours à la PMA possible
Autorisée depuis 1998 chez les couples séro-différents pour éviter les risques de transmission, la procréation médicalement assistée (PMA) est aujourd’hui surtout utile aux couples qui rencontrent des problèmes de fertilité. Insémination artificielle, ICSI, fécondation in-vitro : les techniques utilisées sont exactement les mêmes que pour les couples séronégatifs.
Vivre avec le VIH et adopter un enfant
Par choix ou parce qu’un parcours en PMA s’est révélé infructueux, vous envisagez d’adopter un enfant. C’est tout à fait possible : l’agrément de l’adoption ne peut pas vous être refusé en raison de votre statut sérologique. D’ailleurs, rien ne vous oblige à faire part de votre séropositivité, dont il ne sera de toute façon pas fait mention dans le certificat médical d’aptitude.
La conservation des gamètes pour les personnes transgenres
En France, la conservation des gamètes (les cellules reproductrices spécialisées dans la fécondation) avant d’entamer la thérapie de conversion n’est pas interdite pour les personnes transgenres, mais elle est parfois encore difficile. Et les personnes concernées se heurtent souvent à l’arbitraire des centres de conservation… En effet, rien, pour l’heure, n’oblige les centres à accepter la conservation des ovules ou du sperme pour les personnes transgenres. Car si cette conservation est en principe un droit pour tous dès lors qu’un traitement entraîne un risque important pour la fertilité, le traitement hormonal pour la thérapie de conversion n’est pas considéré comme entraînant un risque durable. De nombreuses personnes transgenres passent donc par un parcours à l’étranger, en Belgique ou en Espagne par exemple.