Grâce aux traitements, à un suivi régulier et à une meilleure prise en charge globale, les personnes qui vivent avec le VIH aujourd’hui n’ont plus à craindre la mort à court ou moyen terme. Leur espérance de vie est équivalente voire supérieure à celle de la population générale.
Lorsque vous avez appris être porteur du VIH, vous avez sans doute eu le sentiment que votre monde s’écroulait, que votre vie s’arrêtait, que plus rien ne serait comme avant. Une telle nouvelle a en effet de quoi faire douter de l’avenir et remettre en cause certains projets. Mais en prenant un peu de recul et le temps de considérer quelques données scientifiques, vous réaliserez que vous avez toujours une longue et belle vie devant vous.
Dans les pays occidentaux où l’accès aux traitements est facile, le VIH est désormais considéré comme une maladie chronique. Cela signifie que si l’on ne guérit pas encore du VIH, on sait le contrôler pour limiter au maximum son pouvoir de nuisance sur le corps. Les personnes qui vivent avec le VIH ont ainsi une espérance de vie égale à celle de la population générale voire même supérieure, grâce à un suivi médical rapproché qui permet de déceler certaines autres maladies qui peuvent survenir au cours de la vie et de les soigner très en amont.
Les nouveaux traitements neutralisent le VIH
Les progrès réalisés ces dernières années par les laboratoires permettent de disposer aujourd’hui de médicaments qui neutralisent le VIH. Certes, l’organisme ne se débarrasse pas encore du virus mais, avec les traitements efficaces, sa présence dans le corps est réduite à un niveau si faible que son impact sur votre organisme est quasi nul. Les personnes qui suivent un traitement contre le VIH aujourd’hui n’atteindront jamais le stade Sida, lorsque le virus a affaibli le système immunitaire au point que des maladies opportunistes se déclarent.
Les combinaisons de molécules adaptées à chacun
Après les tests qui permettront d’avoir une vision précise de votre état de santé général, le médecin vous proposera de débuter un traitement. Celui-ci sera adapté à votre condition et à la forme précise du virus. Il existe aujourd’hui tout un arsenal de molécules, que l’on peut combiner pour une efficacité optimale, en fonction de chaque personne. Il est donc plus que probable que votre charge virale devienne rapidement indétectable, et que votre taux de CD4 remonte ou reste élevé, vous assurant ainsi une bonne immunité.
Les thérapies moins contraignantes
Ces traitements sont aujourd’hui très efficaces et peu contraignants pour l’organisme, souvent combinées en une seule prise quotidienne. Par ailleurs, de nouvelles formes de traitements sont aussi en étude ou bientôt disponibles, comme le traitement par injection mensuelle ou bimestrielle (tous les deux mois), validé par l’Agence européenne des médicaments fin 2020, ou bien le traitement par patch.
Les effets secondaires de plus en plus rares et faciles à gérer
En plus d’être très efficaces, ces médicaments sont bien moins toxiques pour le corps que les premières génération d’ARV : les effets secondaires sont de plus en plus rares et le plus souvent transitoires, le temps que le corps s’adapte à la molécule.
Les premiers traitement ARV entraînaient également de nombreux dégâts sur le corps : foie, reins et cœurs pouvaient être fatigués par les médicaments. Ils avaient souvent, pour effets indésirables, d’altérer la santé générale, d’entraîner des insuffisances rénales ou l’acidose lactique. Mais cette complication aiguë, comme de nombreuses autres, sont devenues plus rares grâce aux molécules récemment développées. Le recul du corps médical, 40 ans après le début de l’épidémie, permet d’avoir une meilleure maîtrise de ces effets indésirables à long terme.
La vie avec le VIH en France et en Afrique
Une espérance de vie équivalente voire même supérieure à celle de la population générale
En plus de ces traitements efficaces et qui progressent encore d’année en année, vous bénéficierez d’un suivi rapproché pour vérifier que le virus et les médicaments ne causent pas de dommages dans votre corps. Cette surveillance médicale permet de détecter très tôt d’éventuelles pathologies, telles que des cancers, maladies cardiovasculaires ou autres affections des reins ou du foie. Ainsi, elles sont mieux soignées. C’est aussi un des facteurs qui permet aujourd’hui d’affirmer qu’une personne vivant avec le VIH qui suit son traitement a toutes les chances de vivre aussi longtemps que n’importe qui, voire même plus longtemps.
Notez cependant que les études montrent que nous ne sommes pas tous égaux face à cette espérance de vie : les usagers de drogues injectables, les fumeurs, les consommateurs réguliers d’alcool et les personnes qui débutent le traitement très tardivement (alors que le taux de CD4 est très faible), ont une espérance de vie moins longue.
Cet allongement significatif de l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH s’explique en grande partie par une meilleure combinaison de médicaments. Mais il est aussi intimement lié à un diagnostic précoce et à une mise en œuvre rapide du traitement. La bonne observance de ce traitement à long terme est par ailleurs essentielle pour permettre la poursuite de cette amélioration de l’espérance de vie.